À propos de Cartotête

À propos de Cartotête

Un site web de Cartotête sur Hypotheses-OpenEdition est dédié pour des publications et des actualités du réseau:
https://cartotete.hypotheses.org

Photo historique du GRePS


Un réseau francophone, international et interdisciplinaire

En 2014, une journée d’étude francophone sur les cartes mentales est organisée à Clermont-Ferrand par Sylvain Dernat, François Johany et Sylvie Lardon. Interdisciplinaire et centrée sur la « représentation interne » de l’espace géographique, cette première journée était autant consacrée aux modèles théoriques qu’aux méthodes.

Puis, en 2017 une seconde journée d’étude, organisée cette fois à Strasbourg par Anne-Christine Bronner et Thierry Ramadier avait pour objectif de rassembler les chercheur-e-s qui abordaient ces représentations spatiales comme des constructions sociales et comme un révélateur parmi d’autres du rapport que les individus entretiennent avec les composantes tant matérielles que socio-spatiales et symboliques de l’espace géographique. L’intention de cette journée consistait à ne pas réduire les représentations spatiales à un double de l’espace géographique dont la fonction d’« outil cognitif » les limiterait à guider les déplacements, orienter les décisions, bref, à éviter d’aborder ces représentations comme étant de simples miroirs déformants (car subjectifs) de l’espace géographique qui n’auraient comme seule raison d’être que d’étayer les activités quotidiennes des individus, et comme principal ressort de leur construction… ces mêmes activités !

Lors de cette journée, la proposition de constituer le réseau de recherche informel Cartotête a émergé. Il s’est d’abord structuré autour d’une mailing-list et du souhait de renouveler ces journées d’étude tous les deux ans. C’est ainsi que le réseau s’est ensuite réuni à Besançon en 2019 puis à Gênes en 2021.



Des représentations spatiales pour saisir le rapport socialisé à l’espace géographique

Le réseau Cartotête conserve cette spécificité de rassembler de nombreuses disciplines de sciences humaines et sociales (géographie, architecture, sociologie, science politique, psychologie, etc.) et de se donner pour orientation, d’une part d’aborder les dimensions sociales de la cartographie cognitive, et d’autre part d’envisager la représentation spatiale comme un révélateur à disposition du chercheur-e pour analyser une partie du rapport socialisé de l’individu à l’espace géographique. C’est la raison pour laquelle nous cherchons à mettre de côté la notion de « carte mentale », bien que ce soit une image appréciée du grand public. Nous privilégions la terminologie « représentation socio-spatiale » ou, si l’on est encore plus précis avec l’approche développée par le réseau, « représentation socio-cognitive de l’espace ». En effet, « carte mentale » renvoie au mentalisme auquel ce réseau de chercheur-e-s tente de s’écarter.

Pour autant, Cartotête repose sur des recherches qui mettent en avant l’analyse de la distribution spatiale des objets géographiques représentés. Les travaux ne se limitent pas aux seuls discours sur l’espace géographique, à ses qualifications et ses significations. Ces dernières sont néanmoins indispensables pour comprendre comment se construisent et s’organisent les représentations spatiales. C’est là une seconde spécificité du réseau Cartotête. Les recherches privilégient autant que faire se peut l’analyse croisée entre organisations spatiales (cognition spatiale) et significations sociales (cognition environnementale), de sorte que les attributs sociaux des personnes interrogées soient un des piliers de l’analyse des représentations spatiales.



Des discussions théoriques et opérationnelles

Cette présentation de nos orientations de recherche ne doit pas faire penser que les travaux des membres de Cartotête restent théoriques et éloignés des préoccupations des usagers de l’espace ou des acteurs publics qui le gèrent ou l’aménage. Aborder les représentations spatiales de manière plus métaphorique que fonctionnelle, afin de mettre en évidence les rapports que les individus entretiennent avec l’espace géographique, permet aussi d’améliorer la compréhension des conflits d’appropriation de certains lieux entre groupes sociaux, ou au contraire de saisir plus finement certains aspects des ségrégations sociales dans l’espace. Ces recherches peuvent également permettre de saisir une partie des raisons qui mènent à la dégradation, au détournement des fonctions initiales, à la transformation de certains espaces publics, de comprendre ce qui pousse certains groupes sociaux à abandonner ou au contraire à converger vers certains lieux, etc. Enfin, les méthodes mises au point contribuent à l’élaboration de processus participatifs ou de concertation en termes d’aménagement urbain ou rural. Pour le dire autrement Cartotête est un réseau de chercheurs qui tentent de comprendre comment se construisent les différences sociales en termes de représentation spatiale et quels peuvent en être leurs liens avec les interactions ou les rapports sociaux.

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